Nos ancêtres les femmes (suite)

Par Le 06/04/2015

Dans Histoire générale

          Pendant longtemps, les Églises chrétiennes (et encore aujourd’hui l’islam) ont considéré la femme comme un instrument de la tentation diabolique. Saint Jérôme, persuadé de l’ardeur dévorante de la femme, dira aux hommes : « Quiconque aime trop son épouse est adultère. » De nombreux autres saints rabaissent la femme : dont saint Augustin qui décrète : «  Homme, tu es le maître, la femme est ton esclave, c'est Dieu qui l'a voulu. » Plus tard, saint Thomas enfoncera le clou : « La femme a été créée plus imparfaite que l'homme, même quant à son âme. » La maternité inspire même le dégoût : saint Jérôme, qui a dû être un homosexuel qui s’ignorait, trouve aux femmes enceintes « un aspect hideux » et saint Ambroise clame : « Heureuses les stériles ! » Mais le champion de la misogynie et de la bêtise est saint Odon de Cluny (879-942, abbé de Cluny en 927 (il a inventé la notation musicale) qui, au Xe siècle, déclare à propos de la femme : «  Nous, qui répugnons à toucher du vomi et du fumier, comment pouvons-nous désirer serrer dans nos bras ce sac de fientes ? » On se demande bien comment ces hommes peuvent encore conserver leur statut de saint alors qu'ils méprisaient la moitié du genre humain.

          Les Pères de l'Église ont voulu faire oublier que Jésus était l'ami des femmes. Souvenons-nous qu’un jour Jésus entra chez Marthe et Marie. Pendant que Marthe s’affairait à un service compliqué, Marie s’était assise au pied de Jésus pour écouter sa parole. Marthe, sans doute un peu frustré dit alors : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissée seule à faire le service ? Dis-lui donc de m’aider » Et Jésus de répondre : « C’est Marie qui a choisi la meilleure part. »

          L’Église catholique, qui a pourtant peur de la femme, va finir par la défendre, au XIIe siècle,Fernand lematte jeune femme au bain 1341518385 org contre l’irresponsabilité des hommes. En effet, au Moyen âge les hommes utilisaient les femmes comme bon leur semblait. L’homme répudiait facilement son épouse pour en prendre une deuxième ou une troisième, en mettant à la porte la légitime et ses enfants. Les monastères d’Europe étaient encombrés de femmes et d’enfants expulsés des lieux où ils vivaient. Il fallait civiliser les hommes. C’est ainsi que l’Église fit du mariage, qui était alors un acte privé, un acte public en l’élevant au rang de sacrement. Ainsi, les hommes furent alors tenus de s’engager publiquement envers leur femme.

         Mais être femme reste difficile, très difficile. Lady Flemming, gouvernante de Marie Stuart, a été chassée de la cour pour s’être vantée d’avoir été remarquée « bibliquement » par Henri II. Et Françoise de Rohan a été exilée parce que le duc de Nemours, lui ayant fait un enfant, l’avait ensuite abandonnée au lieu de l’épouser comme il l’avait promis.

         Encore en 1900, la femme a la réputation d’être un être faible, incapable de contrôler ses émotions. Ainsi, lors du grand feu de 1900, à Hull, on dit des femmes : « Des femmes de pauvres familles s'agenouillaient dans la rue et demandaient au ciel de les épargner. D'autres furent trouvées évanouies dans leur demeure. »  Au regard de la loi, la femme reste mineure même quand elle prend époux. C’est l’homme qui décide. La femme ne conquiert sa majorité que dans le veuvage. S’il a pris longtemps aux hommes d’avoir le droit de vote, il a en pris encore plus pour les femmes dont on discutera, en Cour suprême du Canada, en 1928, si elle est une personne ou non.

Les pionnières

          En 1927, cinq femmes, soit Irene Parlby, Emily Murphy, Nellie McClung, Henrietta Muir Edwards et Louise McKinney, signent une pétition réclamant que la Cour suprême du Canada se penche sur l'expression « personnes qualifiées » de l'article 24 de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, 1867 et détermine si elle comprenait les femmes comme étant des personnes admissibles à la nomination au Sénat. Après que la Cour eut rendu sa décision selon laquelle l'expression n'englobait pas des personnes de sexe féminin, les requérantes ont interjeté appel devant le Comité judiciaire du Conseil privé en Angleterre. Le 18 octobre 1929, le Comité a infirmé la décision de la Cour suprême et a jugé que « personnes qualifiées » de l'article 24 comprenait les femmes et que les femmes étaient « admissibles au processus de nomination et au poste de membre du Sénat du Canada » (Dominion Law Reports, [1930] 1 DLR).

         De toutes les femmes qui ont été les « fondatrices » du Québec on a d’abord retenu le nom de religieuses : Marie Guyart, dite de l’Incarnation, Marguerite Bourgeois, Jeanne Mance, Marguerite d’Youville... On a surtout traité des femmes ayant fait carrière dans des communautés ou ayant eu un mari célèbre. De toutes nos ancêtres, les premières qui ont fait parler d’elles, en bien et en mal, sont les « filles du roi ». On écrit sur elles depuis plus de trois siècles, souvent à tort et à travers. Si on connaît relativement bien leur comportement en Nouvelle-France, on ne sait rien ou presque par contre de la vie de ces filles dans la mère patrie et des raisons qui les ont poussées à s'établir en Amérique. Il reste tant à faire pour connaître et faire connaître l'histoire des femmes, et ainsi reconnaître leur part dans la marche de l'humanité...

LE GUIDE DE LA BONNE ÉPOUSE
Tiré de la revue Housekeeping Monthly, 13 mai 1955.

Assurez-vous que le souper est prêt. Pour votre mari, planifiez d’avance, même la veille, un repas délicieux et juste à temps pour son retour [du travail]. Ainsi, vous lui montrez que vous avez pensé à lui et que ses besoins vous préoccupent. La plupart des hommes ont faim quand ils arrivent à la maison et la perspective d’un bon repas (particulièrement leur met préféré) fait partie de l’accueil chaleureux dont ils ont besoin.

  1. Préparez-vous. Prenez 15 minutes pour vous reposer ; ainsi, vous serez fraîche quand il arrivera. Retouchez votre maquillage, mettez un ruban dans vos cheveux et soyez épanouie. Il a passé une journée auprès de gens exigeants.

  2. Soyez joyeuse, au moins un peu, et plus intéressante pour lui. À cause de la journée qu’il a eue, il a peut-être besoin d’être requinqué et cette tâche vous revient.

  3. Faites disparaître le désordre. Faites une dernière inspection des principales pièces de la maison avant l’arrivée de votre mari.

  4. Ramassez les livres d’école, jouets, papier, etc. et époussetez les tables.

  5. Pendant les mois les plus froids de l’année, vous devriez lui préparer un feu de foyer pour qu’il puisse se détendre au coin de l’âtre. Votre mari aura alors l’impression d’être dans un havre d’ordre et de paix, ce qui aura pour effet de vous requinquer à votre tour. Après tout, voir à son confort vous procurera une immense satisfaction personnelle.

  6. Préparer les enfants. Prenez quelques minutes pour laver les mains des enfants et leur visage (s’ils sont petits), peignez leurs cheveux et, au besoin, changez leurs vêtements. Ce sont de petits trésors chéris et il aimerait les voir comme étant tels. Abaissez le niveau de bruit. Au moment de son arrivée, éliminez les bruits de laveuse, sécheuse ou aspirateur. Exhortez les enfants au calme.

  7. Soyez heureuse de le revoir.

  8. Accueillez-le avec un sourire chaleureux et montrez-lui que vous voulez sincèrement lui plaire.

  9. Écoutez-le. Vous avez peut-être une douzaine de choses à lui dire, mais le moment de son arrivée n’est pas le temps propice. Laissez-le parler d’abord. Rappelez-vous que ses sujets de conversation sont plus importants que les vôtres.

  10. Faites sienne la soirée. Ne vous plaignez pas s’il arrive tard ou s’il soupe à l’extérieur, ou ailleurs pour s’amuser sans vous. Essayez plutôt de comprendre son monde de stress et de tension, et son réel besoin d’être à la maison et de relaxer.

  11. Votre but : veiller à ce que votre maison soit un havre de paix, d’ordre et de tranquillité où votre mari peut refaire ses forces physiques et spirituelles.

  12. Ne l’accueillez pas avec des plaintes et des problèmes.

  13. Ne vous plaignez pas s’il arrive en retard pour le souper et même s’il passe la soirée à l’extérieur. Tenez cela comme étant insignifiant en comparaison avec ce qu’il peut avoir subi pendant la journée.

  14. Mettez-le à l’aise. Faites-le asseoir dans une chaise confortable ou s’étendre sur le lit de la chambre. Préparez-lui un breuvage chaud ou froid.

  15. Préparez son oreiller et offrez-lui de lui retirer ses chaussures. Parler d’une voix basse, réparatrice et plaisante.

  16. Ne lui posez pas de question sur ces actes ou ne mettez pas en doute son jugement ni son intégrité. Rappelez-vous : il est le maître de la maison et à ce titre il appliquera toujours sa volonté équitablement et objectivement. Vous n’avez pas le droit de le contester.

  17. Une bonne épouse sait toujours où est sa place.